Quand on longe l’immeuble Satie en direction de la médiathèque, on tombe sur un alignement de petites parcelles cultivées entourées d’une palissade, les Jardins d’Eden.
Naissance des Jardins d’Eden
A partir d’une charte des jardins partagés établie par la mairie de Toulouse, comprenant l’obligation de cultiver Bio, une concertation auprès des habitants a permis d’élaborer un règlement intérieur, de décider du type de jardins, de prévoir les besoins en eau et en mobilier. Une des conditions d’attribution d’une parcelle était l’assiduité à ces réunions. Au cours de celles-ci a très vite émergé le désir des habitants de faire des jardins potagers, même si les fleurs sont au rendez-vous pour attirer les insectes pollinisateurs et les coccinelles mangeuses de pucerons ! Des liens se sont tissés entre jardiniers, hommes et femmes prenant à cœur la réalisation du projet. Ainsi, un grand débat a eu lieu sur la question de la protection du jardin contre le vol ou le vandalisme. Fallait-il fermer les portails à clé, et à quel moment, sachant que cet espace est un espace public ? Fallait-il mettre des palissades hautes, ou faire confiance ? L’attribution des parcelles a eu lieu en novembre 2016 par tirage au sort.
Constitution des jardins
Chaque parcelle fait entre 20 et 25 m². Avec le jardin de la Pyramide (côté nord de Satie), il y a 74 parcelles qui concernent environ 80 familles.
La mairie a amené l’eau du lac de Reynerie aux jardins, l’arrosage est donc gratuit.
Les jardins d’Eden sont divisés en trois jardins baptisés La Prairie, Les Marguerites et les Figuiers. Au bout de cet ensemble une parcelle collective, arborée, permet de se réunir. Elle est dédiée à des moments conviviaux comme des repas ou des goûters.
Des coffres et des cabanons nous permettent d’entreposer nos outils.
La vie au jardin
Ma parcelle se trouve dans La Prairie. Descendre au jardin, c’est l’occasion de bavarder, d’échanger des nouvelles mais aussi des graines et des plants, des recettes de cuisine, des façons de jardiner différentes, et de parler des possibles dysfonctionnements du jardin. Une chose est certaine, les jardiniers sont ravis de cultiver bio, et de manger des légumes fraîchement cueillis. L’entraide est visible au moment des départs en vacances, surtout l’été. On peut partir tranquille, les voisines sont là pour arroser ! Et lorsqu’on se retrouve pour l’arrosage du soir, ce sont de franches rigolades dont on ressort les pieds trempés !
Depuis deux ans je découvre de nouveaux légumes, courges pakistanaises, basilic de la Réunion, et je me régale de voir comment chacun exprime son art du jardinage sur ses 20m2 : petites allées de galets, entrelacs de bambous où grimpent concombres et potirons, carrés de coriandre, grillages récupérés qui se couvrent de haricots d’Espagne… Parfois on sème et rien ne pousse, on ne le prend pas mal. Parfois les semis foisonnent, les plants produisent, on s’en réjouit. Et on rentre du jardin l’esprit vidé des soucis de la journée, détendu et content, à la main une poche de légumes frais, nourris des liens qui se tissent entre nous durant ces heures de jardinage.
Gisèle Verschelde