« En photographie, la plus petite chose peut être un grand sujet, le petit détail humain devenir un leitmotiv. Nous voyons et faisons voir dans une sorte de témoignage le monde qui nous entoure et c’est l’événement par sa fonction propre qui provoque le rythme organique des formes. Quant à la façon de s’exprimer, il y a mille et un moyens de distiller ce qui nous a séduits. Laissons donc à l’ineffable toute sa fraîcheur et n’en parlons plus. » Voici une tentative d’explication de la fonction journalistique de la photographie par Henri Cartier-Bresson.
Faire voir le monde qui nous entoure :
Pour les enfants du centre de loisirs de l’école Jean-Gallia,
le monde c’est – parfois – le quartier de la Reynerie.
Mais lequel ? Celui que certains médias et quelques élus stigmatisent, à coups de « unes » alarmistes ou de GPV (Grand Projet de Ville) galopant ? Pas vraiment…
Entre les mois de février et d’avril 2005, munis d’appareils photo jetables fournis par TO7, encadrés par les animateurs du CLAE et par le photographe toulousain Robert Falconnier, Bilel, Estera, Salomon, Hossine, Momedi, Myriam et Naïad ont arpenté la Reynerie, déclenchant leurs boîtiers au gré de leurs envies mais en gardant toujours dans un coin de la tête cette « consigne » : « Montrez-nous votre quartier. »
Aujourd’hui, il est bon (et grand temps…), afin de retrouver peut-être cette fraîcheur dont parle Cartier-Bresson, de voir au-delà des clichés éculés. A travers l’œil d’enfants de 10 ans, nous regardons ce que nous ne pouvons ou ne voulons plus voir : la famille, les amis,
les gens, les arbres. La vie.
Ici, comme partout ailleurs.